Fratelli Tutti

  Si le constat, dans le premier chapitre, sur l’état actuel du monde est peu réjouissant, sinon très sombre, et d’ailleurs intitulé « les ombres d’un monde fermé », dans lequel sont exposées toutes les formes de repli sur soi et de xénophobie, dont les victimes sont les pauvres, il développe des thèmes qui sont des grandes interpellations pour l’humanité et des enjeux politiques.Le deuxième chapitre, qui est un commentaire du bon samaritain de l’Évangile, est d’une grande profondeur spirituelle et le cœur de l’encyclique.Elle a aussi une dimension politique. Le pape tord le cou à la guerre juste et appelle à une paix juste. Il dénonce les populismes et remet en valeur la théologie du peuple, le sens et la force d’être un peuple, car « chacun n’est vraiment une personne qu’en appartenant à un peuple ».Il réhabilite la politique qui « est une vocation très noble et une des forces les plus précieuses de la charité parce qu’elle cherche le bien commun ». Il se penche longuement sur l’amitié sociale et la fraternité universelle, le droit de vivre dans la dignité, principe élémentaire sans quoi il n’y a pas d’avenir pour l’humanité. Il appelle à des politiques sociales, pas d’abord tournées vers les pauvres mais avec les pauvres. Cette dignité inaliénable permet également au pape d’affirmer à nouveau que la peine de mort est inadmissible. Pour EFESIA, dont le charisme est de promouvoir une culture de la rencontre, c’est d’une immense richesse. « La vie est l’art de la rencontre, même s’il y a tant de désaccord dans la vie ».« Le terme culture désigne quelque chose qui s’est enraciné dans le peuple, dans ses convictions les plus profondes et dans son mode de vie. Si nous parlons d’une culture dans le peuple, c’est plus qu’une idée ou une abstraction ». « Ce qui est bon, c’est de créer des processus de rencontre, des processus qui bâtissent un peuple capable d’accueillir les différences »… etc.Les membres et amis d’EFESIA ont beaucoup de joie à lire cette encyclique et en seront très nourris.Vous la trouverez également sur le site dans la rubrique ” documents “.Gerard Testard